Guillaume Dubois fait ses courses à Bruxelles, capitale de la gourmandise

lundi 19 septembre 2011

Pour une fois, il ne s’agit pas d’une blague de mauvais goût sur les belges car Bruxelles est bel et bien une ville de gastronomie. Pour vous en convaincre, sautez dans le Thalys et venez donc déguster quelques unes des spécialités de cette capitale bigarrée.
Premier de votre longue liste de rendez-vous, la Grand Place en plein cœur de la ville, où vous trouverez la Guilde des Brasseurs et la maison des Maîtres Chocolatiers Belges. Mais quitte à explorer la ville, prenez la peine de rendre visite à quelques uns des plus fameux artisans.
Côté chocolat, si vous ne jurez que par la France et la Suisse, rendez-vous chez Pierre Marcolini, rue des Minimes. Ce champion du monde (1995) et d’Europe (2000) de pâtisserie saura vous rappeler que la Belgique est aussi une terre de chocolats : goûtez donc au passage la spécialité locale, la praline belge. Dans ses magasins, vous trouverez aussi des tablettes de chocolat grand cru de propriété, car le maître sait que la première des qualités d’un bon chocolat est l’origine de la fève. Brésil, Equateur, Trinidad, Ghana, Java, Madagascar ne sont que des pays, lui travaille localement avec des exploitations qu’il a sélectionnées pour la qualité et la typicité de leurs fèves.
Côté spéculoos et pain d’épices, rendez-vous chez Dandoy, cette petite boutique derrière la Grand Place est incontestablement la référence du genre : tendres, expressifs, aromatiques, les pains d’épices sont de pures merveilles. Ce serait un crime de ne pas y goûter. Quant au spéculoos : je vous laisse vous faire votre propre idée, mais sachez tout de même que Dandoy est l’un des plus anciens faiseurs de ce délicieux biscuits.
Côté bières, les adresses ne manquent pas. Les amateurs de sensations fortes se rendront à n’en pas douter au Délirium, gigantesque bar à bières où l’ambiance est toujours très animée. Les amoureux des petits recoins s’en iront à l’imaige de Nostre-Dame, un estaminet de charme de l’impasse des Cadeaux où ils se feront un devoir de goûter à la Bourgogne des Flandres. Cette bière blanche regorge de saveurs fruitées et prolonge ses notes aromatiques très longtemps après la dernière gorgée.
Côté frites, les baraques ne manquent pas. Si vous souhaitez coûte que coûte flirter avec l’excellence, rendez-vous à celle de la plage Eugène Flaget dans la commune d’Ixelles. La double cuisson spécifique des frites belges, sur laquelle le Cuisine et Vins de France du mois d’octobre pourra vous éclairer, est ici parfaitement réussie. Croustillantes à l’extérieur, fondantes à l’intérieur avec des arômes légèrement noisettés : ces frites sont à se damner.
Enfin côté marché, il vous faudra attendre le dimanche matin entre 6 et 13h pour découvrir le plus fameux : le marché de la gare du Midi de Bruxelles. Spécialisé dans l’alimentaire, ce qui n’est pas neutre à Bruxelles pays des brocantes et des marchés de vêtements, vous y trouverez tous les fruits et légumes dont vous avez toujours rêvé. Attention toutefois, les prix sont parfois un peu élevés et il faut savoir séparer le bon grain de l’ivraie.   
Amis gourmets, Bruxelles vous salue.


G.D.

Retrouvez notre guide Guillaume en Belgique dans la rubrique  « Venus d’ailleurs » du  numéro  de novembre de Cuisine et Vins de France, en kiosque le 6 octobre

Inès de la Fressange dérape sur le rosé en Ferrari

vendredi 9 septembre 2011
Pourquoi les journalistes ne vendangent-ils pas en vert ?

Cette pratique consistant à éliminer le surplus de grappes pendant l'été, appliquée à la presse, permettrait d'améliorer une récolte d'articles sur le vin pas toujours de la qualité d'une grande année. En ces temps de vendanges, les rendements des magazines  dépassent largement les seuils acceptables par le lecteur moyen qui ne sait plus à quel vin se vouer.  Pourtant en éliminant les excédents parfois pléthoriques d'une presse qui se veut bien pensante sur le vin, on ne serait certainement pas tombé sur cette interview si exceptionnelle d'Ines de la Fressange dans Le Figaro.
L'ancien mannequin qui semble-t-il, a passé ses vacances sur la Côte, à côtoyer le milliardaire tropézien affirme que « les rosés de Saint-Tropez ne sont pas des Ferrari de la grappe ». Elle avait précisé, au début de l'article  ne pas être spécialiste du vin. On s'en serait douté madame de la Fressange, car comparer du pinard et une bagnole, il faut être sacrément en panne de métaphore.  Certes comme me le rappelait Philippe Faure-Brac(meilleur sommelier du monde) à qui j'ouvris mon cœur concernant ce vin qui me tient au corps : « la comparaison est mal choisie puisque Ferrari c'est rouge » !
Et puis c'est un peu vulgaire, on est loin de la Rolls Royce à bord de laquelle, Karl Lagerfeld, le mentor de la belle Ines a débarqué un beau matin pour prendre son petit déjeuner à… Saint-Tropez. Mais lui, on  le sait déjà, ne boit que du coca.
Si les dents de certains spécialistes ont grincé , le sujet a fait doucement rigoler lors du lancement parisien d'un guide sur le vin où  force  étiquettes de rouge et de blanc étaient servies, mais  où rosé brillait par son absence.
Est-il donc si terrible qu'on n'ose le montrer, ou si délicieux qu'il est un péché ?
C'est vrai que l'anagramme de rosé est Eros. Il existe donc encore des tabous au pays de Bacchus.

Hors Série Vins – Cuisine et Vins de France « Les 500 Meilleures bouteilles »

lundi 5 septembre 2011
Vous vous posez peut-être la question : mais comment font-ils pour goûter tous ces vins, plusieurs centaines par dégustateur ?

Sachez d’abord que c’est un vrai plaisir. Préparer un reportage dans le vignoble depuis un bureau parisien, c’est déjà de l’exotisme. Survoler par la pensée les coteaux superbes, aspirer à de juteuses trouvailles, rêver de rencontres particulières, imaginez un couloir qui sent les fruits, les fleurs, les épices, la terre et, au bout, une lumière, celle du vin sensible qui se détache du lot. Jamais on ne se lasse de goûter ces vins réunis par des interprofessions : des quilles en chaussette pour couvrir pudiquement leur origine et  que l’on déshabille dans une frénésie jubilatoire pour découvrir l’étiquette qui se cache derrière la jolie note attribuée. 

Et puis partir, lâcher tout pour quelques jours de plongée dans des caves, tous les sens en éveil : la vue, l’odorat, le goût, le toucher, l’écoute… 
Catherine Gerbod, Chantal Sarrazin, Guillaume Baroin, Alexis Goujard, Guillaume Dubois, Philippe Maurange et Michel Smith vous livrent leurs coups de cœur sans forfanterie, ils sont nos marquis (ses) de la dégustation. C’est vrai qu’on cherche tous à dénicher  « La » bouteille, celle qui se déguste sans y penser juste pour le plaisir, celle qui embellit la vie, plaît aux copains et s’installe dans l’armoire à vin comme la petite robe noire dans la penderie. Tous les vignobles offrent cette bouteille-là  mais tous les vignobles offrent aussi l’exceptionnel, le vin que l’on boit une fois dans une vie, celui dont on se souvient longtemps après la dernière gorgée…

Pourtant ces bouteilles ne sont là que parce que, derrière, il y a des hommes, des femmes pour les imaginer, les rêver, les vinifier ; fiers de la tâche accomplie ils sont aussi présents dans nos pages.

A bon entendeur, « salute » !