Jade et Melchior

jeudi 8 décembre 2011

Bruno Borie et Jade Jagger

Petit problème de mathématiques : lors d'une vente aux enchères, vous acquérez un melchior pour 10 300 €. Sachant qu'un melchior contient l'équivalent de 24 bouteilles de vin, combien vous aurait coûté l'achat d'une bouteille "normale" dudit vin ? 
La solution : 416 €...
Soit une très belle performance pour ce melchior de Croix de Beaucaillou 2009 by Jade Jagger, dont le prix de vente conseillé est de 1750 € (73 € la bouteille). Cette vente record s'est déroulée en Chine le 10 novembre à l'occasion du Aussino World Wines Festival à Guangzhou (Canton) et les nouveaux propriétaires ne sont autres que des collectionneurs chinois...
Ce précieux melchior fait partie d'une édition limitée produite à 50 exemplaires uniquement. Si l'habillage de la bouteille dessiné par Jade Jagger est amené à se généraliser sur les flacons du second vin du château Ducru Beaucaillou ( 2éme cru classé de Saint-Julien), seuls ces exemplaires du millésime 2009 le porteront. On ignore si les autres bouteilles connaîtront le même destin que leur jumelle. En attendant, vous pouvez les admirer dans les vitrines des plus grands magasins de luxe à travers le monde, en France, elle fait la belle aux Galeries Lafayette Haussmann à Paris.
Pauline Arnold

Beaux mariages avec un sauternes

mardi 6 décembre 2011
Sauternes, c’est comme un chemisier de soie porté sur un jean. on l’aime
sans complexe, en toute simplicité.

Liqueur dorée, vin des rois et des grands du passé, Sauternes a eu son heure de gloire… Mais il a mangé son pain blanc. Taxé de vin de filles (sic !), cantonné au dessert par les étrangers, au foie gras dans sa patrie, sauternes pour séduire doit épater sans empâter. C’est à cette condition seulement qu’il pourra passer à table.
Pourtant, on a tous une heure sauternes… et pas seulement les filles (!). On l’imagine campé sur ses sucres et voluptueusement calé sur ses notes de miel, de fruits confits ou exotiques, il se révèle pas si liquoreux que cela avec parfois une pointe de ruse qui tranche dans le vif. Aidés par la nature, les producteurs ne l’ont jamais aussi bien réussi que ces dernières années, du coup, il se boit sur tout ou sur rien du tout… d’autant que la bouteille ouverte se garde une semaine au frais.
Depuis toujours uni au foie gras dans un mariage intime, avec une simple tranche de pain grillé, un tour de moulin et basta !… Le couple roboratif se suffit à lui-même. Mais on peut l’associer en entrée : une salade thaïlandaise à la citronnelle ou des huîtres le mettront à son aise. Sur le plat, à la suite d’un blanc plus sec ou de bulles, il le faudra plus vieux et plus doré pour conclure l’affaire sur des vol-au-vent financières, une pastilla de pigeon ou des crevettes sauce piquante. Mais c’est le dimanche après la messe, à suivre les paysans du Bazadais, qu’on l’ouvre sans cérémonie sur un poulet rôti. Son sucre et les sucs de la peau grillée sont à se damner. Enfin, et c’est là qu’il honore son plus beau contrat, lorsqu’il joue l’atout d’une pâte persillée, roquefort, bleu d’Auvergne ou fourme d’Ambert, il les lui faut toutes avant de se détendre sur le lit d’une bûche glacée aux marrons.

Mon royaume pour du caviar !

vendredi 2 décembre 2011

Je ne prends pas beaucoup de risques, me direz-vous : mon royaume, c’est la France et avec l’endettement qu’elle a, elle ne vaut plus un clou. Donc l’échanger contre un peu de caviar, c’est plutôt un bon deal, non ?

Ça tombe plutôt bien cette affaire, parce que ZwyerCaviar a élu domicile à la Grande Epicerie de Paris avec ses quatre variétés de caviar : Baeri, Osciètre, Sevruga et Beluga. « Pourquoi qu’il me parle de ZwyerCaviar, celui-là ? » vous demandez-vous méfiants, « il touche une rétro-commission sur la vente d’armes d’extase massif, c’est comme pour l’affaire Karachi : ça sent le sapin tout ça ». Mais pas du tout ! Je vous parle de ZwyerCaviar parce qu’ils proposent le premier caviar éthique d’excellence au monde. « Rien que ça » vous exclamez-vous, toujours sceptiques.

Allez, faites-moi confiance puisque je vous dis que toute leur production est issue d'esturgeons élevés dans des fermes aquacoles répondant aux exigences du développement durable... en Uruguay ! Mais rassurez-vous, tout a été étudié pour garantir un produit de très grande qualité. Et les esturgeons, eux, ont malgré tout un passeport russe ou sibérien. Toujours pas convaincus ? Allez je rajoute qu’Anne-Sophie Pic le sert volontiers au Restaurant du Beau-Rivage Palace de Lausanne. Et que la jeune entreprise suisse qui se charge de l’exploitation respecte toutes les réglementations internationales en vigueur.

Si vous voulez en savoir plus, je vous invite chaudement à aller jeter un œil à leur site internet : les photos y sont superbes, les explications nombreuses et en plus il y a une boutique en ligne. http://www.zwyercaviar.com/

« Bon, ok, mais il a pas tort, c’est la crise. Pas les moyens de me faire caviariser, moi ! » Certes le caviar n’est pas le plus abordable des mets. Mais pour 25€, vous pourrez en goûter 10 grammes : ce ne sera pas le caviar à la louche des trente glorieuses, mais ça suffira à coiffer d’une saveur incomparable quelques divines rattes de Noirmoutier en purée.

De toute manière au train où vont les choses, entre l’inflation et la planche à billets, l’argent ne vaudra bientôt plus un rond. A défaut d’avoir de l’or jaune, vous aurez de l’or noir… mais vous pourrez toujours rire jaune entre deux grains de caviar !