Sauternes, c’est comme un chemisier de soie porté sur un jean. on l’aime
sans complexe, en toute simplicité.
sans complexe, en toute simplicité.
Liqueur dorée, vin des rois et des grands du passé, Sauternes a eu son heure de gloire… Mais il a mangé son pain blanc. Taxé de vin de filles (sic !), cantonné au dessert par les étrangers, au foie gras dans sa patrie, sauternes pour séduire doit épater sans empâter. C’est à cette condition seulement qu’il pourra passer à table.
Pourtant, on a tous une heure sauternes… et pas seulement les filles (!). On l’imagine campé sur ses sucres et voluptueusement calé sur ses notes de miel, de fruits confits ou exotiques, il se révèle pas si liquoreux que cela avec parfois une pointe de ruse qui tranche dans le vif. Aidés par la nature, les producteurs ne l’ont jamais aussi bien réussi que ces dernières années, du coup, il se boit sur tout ou sur rien du tout… d’autant que la bouteille ouverte se garde une semaine au frais.
Depuis toujours uni au foie gras dans un mariage intime, avec une simple tranche de pain grillé, un tour de moulin et basta !… Le couple roboratif se suffit à lui-même. Mais on peut l’associer en entrée : une salade thaïlandaise à la citronnelle ou des huîtres le mettront à son aise. Sur le plat, à la suite d’un blanc plus sec ou de bulles, il le faudra plus vieux et plus doré pour conclure l’affaire sur des vol-au-vent financières, une pastilla de pigeon ou des crevettes sauce piquante. Mais c’est le dimanche après la messe, à suivre les paysans du Bazadais, qu’on l’ouvre sans cérémonie sur un poulet rôti. Son sucre et les sucs de la peau grillée sont à se damner. Enfin, et c’est là qu’il honore son plus beau contrat, lorsqu’il joue l’atout d’une pâte persillée, roquefort, bleu d’Auvergne ou fourme d’Ambert, il les lui faut toutes avant de se détendre sur le lit d’une bûche glacée aux marrons.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire