Vérité Lake samedi 9 juin
C’est un p’tit coin de paradis au creux d’un vallon
au-dessus de la winery de la Vérité, la propriété des Jackson dans la Sonoma. L’herbe grasse
et rase, une plage de sable blanc, souvenirs de Haway au bord d’un lac aux eaux
sombres, ridées par la délicieuse brise océanique, celle qui donne sa légèreté
à l’air de la Sonoma.
Des nappes à carreaux bleus ondulent sous les chênes
barbus.
Les gascons Monique et Pierre Seillan, californiens
d’adoption depuis que Pierre a décidé, il y a 15 ans, d’établir sa famille dans
l’Ouest Américain, nous font goûter les dernières cuvées de la Vérité. Pour
accompagner ce vin, l’un des plus
côtés des USA, produit par Pierre : Monique a invité des artisans qui
infligent une claque gourmande dans la face des prétentieux palais que nous
sommes : des magrets de canard aussi gorgeous que la ravissante jeune américaine
qui les produit, des huîtres si délicates qu’elles sont friandises, des
fromages affinés, du pain et du vin. Jess Jackson, décédé l’an dernier, doit
bénir de là-haut le jour où il a rencontré Pierre. La Joie 2011, cuvée dominée
par le cabernet sauvignon de Jackson/Seillan est celle qu’ils attendaient tous
les deux : une osmose totale entre le style français et le terroir de la
Sonoma. Pourtant le millésime n’a pas aidé Pierre, un été long et froid et des
vendanges qui ne commencent que fin septembre pour finir fin octobre : de
quoi mettre les nerfs des américains en pelote… Pas ceux de l’ancien rugbyman gersois gonflé d’orgueil par
la victoire en championnat de France de l’équipe toulousaine le matin même. La
cuvée dessine un sourire sur nos lèvres, Lafite-Rothschild n’est pas loin,
droiture, élégance de tanins, race... Le Désir et la Muse, les deux autres
cuvées de la Vérité sont du même moule, mais c’est la Joie qui nous transporte.
Pierre Seillan sourit, il a transformé l’essai. Parker par 7 fois lui a donné
la note suprême de 100 points, fait unique.
Monique arrange les derniers préparatifs de la fête de la
fleur qui a lieu ce soir à la Vérité sur le modèle bordelais, c’est une
première. Mais, avant de se quitter, son mari qui a toujours quelques quilles en réserve nous ouvre les
trois 2010. Sa Muse est soyeuse et parfaite, longue en diable et juteuse à
souhait. Son Désir est le cabernet franc tel qu’on l’imagine et que l’on ne
rencontre jamais, si intense qu’il n’a pas encore autorisé les arômes du bois à
percer le mystère de sa nature radieuse. Pierre Seillan tout à sa Joie 2010, un
vin dont la froideur cache un tempérament
flamboyant, précise « c’est ici que ça se passe dans la Sonoma, il
faut que les gens comprennent ».
La Muse : majorité de merlot
La Joie :
majorité de cabernet sauvignon
Le Désir : majorité de cabernet franc
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