Carnet de voyage en Sonoma

jeudi 7 juin 2012

Roissy, mercredi 6 juin

Tôt mercredi matin, une poignée de journalistes, forcément triée sur le volet par le tandem Vizioz/Touchat, embarque à bord du vol AF 084 à destination de Saint Francisco. On déjeune…
On mange toujours beaucoup dans les avions et mal, mais ça fait passer le temps.
Les films ? Tous déjà vus ! Heureusement le spectacle est dehors à 10363 mètres sous mes fesses : la banquise. Pour rejoindre la Côte Ouest des Etats-Unis, la route aérienne frôle le pôle Nord. Deuxième repas du voyage : ça ne s’améliore pas, alors on boit. Un truc sans intérêt… Qu’importe : plus que quelques heures et ce sera l’instant Vérité.
Je connais le couple Pierre et Monique Seillan depuis peu, mais je sais qu’ils seront là pour nous accueillir, nous faire découvrir leur Amérique, leur Sonoma, les propriétés de la famille Jackson, mais surtout la Vérité, ce vin californien qui goûté dans un restaurant parisien à l’hiver a mis le doute en mon palais . Moi qui croyais que le Jugement de Paris était de la foutaise ; que seuls les bordelais savaient produire du cabernet, les rodhaniens de la syrah et les bourguignons du chardonnay, et que les américains n’étaient que des petits joueurs face aux grands noms de ma viticulture française chérie, je fus ce jour là, esbaudie par ce rouge venu des Amériques.
Enfin plusieurs mois après cette rencontre  je pars à la conquête de l’ouest viticole américain, sur les traces d’un français qui eut la chance de rencontrer un américain qui voulait faire le meilleur des vins…

San Francisco 13h, mercredi 6 juin

               Pierre est gersois, Monique aussi… Ils vivent en Californie, et parlent l’américain avec les accents du pays de l’ovalie. Pierre a d’ailleurs repris depuis peu une petite propriété viticole non loin du village natal, pour plus tard, on sait jamais...
Un jour, alors qu’il était directeur technique et vinificateur de plusieurs propriétés du bordelais ; il rencontre Jess Jackson,   2ème propriétaire  foncier viticole américain après l’état californien (plus de 5000 hectares). C’était il y a 20 ans. L’avocat américain voulait faire « un merlot aussi bon que Pétrus ». Le vigneron du Sud-Ouest, ancien demi de mêlée, aimait les changements de pieds qui font aller au-delà de la ligne et transforment les essais. Depuis Pierre et Monique vivent dans la Sonoma, y ont fait grandir leurs  enfants et élevé les vins de la Jackson’s Family au rang des meilleurs. Jess Jackson est décédé l’an dernier, les Seillan ont perdu leur ami, mais entourent toujours de leur affectueux savoir sa femme  Barbara et ses 3 enfants.
Vigneron-vinificateur, le cumul des mandats  n’avait pas cours au USA. Pour Pierre Seillan, il a fallu inventer cette nouvelle profession, un métier qui plus que dévoiler la Vérité au fond d’un verre de Muse 2007 (merlot dominant), pose les notes franches et précises d’un rouge qui distribue avec largesse sa nature juteuse, rafraîchie par l’air léger du Pacifique .

Demain, la suite…  

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