La Chinese way of life : itinéraire d’un gastronome Français en Chine (épisode 1)

samedi 21 juillet 2012

Karine, elle est beaucoup trop people. Elle s’est faite invitée y a pas longtemps aux States  pour aller visiter les Seillan. En plus elle m’a dit qu’elle avait découvert là-bas le goût qu’avaient la Vérité et le Désir (voir « Carnet de voyage en Sonoma »). Alors moi forcément j’étais un peu jaloux. Du coup, je me suis dit si elle est allée aux States, où je peux aller, moi ? La Guerre Froide, c’est fini depuis plus de 20 ans alors autant oublier la Russie. Dysneyland à Marne la Vallée ? C’est un peu trop la version cheap des States à Paris.

Alors j’ai vu grand : je suis parti en Chine et j’y suis resté… 3 mois et demi. La grande question bien sûr : qu’est-ce qu’on mange et qu’est-ce qu’on boit en Chine ? Laissez-moi quatre heures et trois copies doubles et j’aurais peut-être le temps de vous répondre. Mais en vous la faisant courte, la Chine n’a rien à voir avec les Chinatown qui ont fleuri dans toutes les grandes mégalopoles du monde. Le riz cantonais et le porc aigre-douce arrosé avec du Baijiu (alcool du riz), c’est un cliché qui a la dent dure mais… C’est un cliché.

À Pékin, j’ai écumé quelques belles tables même si, en Chine, elles sont trop souvent situées dans les centres commerciaux. Pas glam’ mais miam quand même. Si vous passez à Pékin d’ailleurs, pensez à faire un détour par Da Dong Roast Duck : pour une fois ce restaurant abordable (comptez 35 € par personne) n’est pas situé dans un temple du commerce mondial. Il offre un décor agréable et une cuisine raffinée en dépit d’un service stakhanoviste basé sur le principe du « plus vite j’apporte les plats, plus vite les clients décollent, plus vite j’ai de nouveaux clients ». C’est aussi ça les restaurants chinois. Mais passez outre l’attente (il n’est pas possible de faire des réservations et il faut souvent 20 minutes pour avoir une table) et le service, et vous découvrirez une cuisine tout en nuances et incroyablement inspirante : pigeon à la citronnelle à la cuisson époustouflante, cuisse de grenouille chili, foie gras et racine de lotus, sorbet aux petits pois… Une farandole d’innovations culinaires qui mettront votre estomac à genoux et votre portefeuille au garde à vous.

Alors bien sûr vous me direz, « t’es allé à Pékin et t’as pas goûté le VRAI canard pékinois ? » Ben la vérité si je mens pas, si. Mais j’ai été dans l’ensemble très déçu donc j’hésitais à vous en parler. Pour ceux qui auraient un trou de mémoire, le canard pékinois est un canard rôti servi avec une sauce brune, amère et sucrée, et accompagné de petites crêpes et de légumes crus. Le principe est simple : une crêpe, une ou deux lamelles de canard, un peu de sauce et quelques crudités, et emballez c’est pesé. Et pour peser, ça pèse au niveau de l’estomac mais en termes de raffinement c’est un peu le néant. Et pourtant je m’y suis pris à deux reprises, deux jours différents, deux restaurants différents. En plus la deuxième fois croyez-moi, je suis allé le tester dans l’un des restaurant les plus réputés (Qanjude Roast Duck) sur Qiamen Dajie juste à côté de la place Tiananmen et de la célèbre rue commerçante de Dazhalan. Et bien c’était pas mieux. Cerise sur le nem, à force de succès, le restaurant s’est transformé en chaine de restaurants où l’addition est très salée au regard de ce qu’il y a dans l’assiette (comptez environ 35€ par personne pour le simple canard avec deux entrées).

Mais quid de Shanghai me direz-vous ? Quid de l’art de la table à la Chinoise ? Comment considèrent-ils la nourriture au quotidien et quelles sont les traditions culinaires là-bas ? Quels sont les produits qu’on mange en Chine et nulle part ailleurs ? À chaque jour suffit sa peine mes amis, et je m’en vais déguster quelques jiaozi (raviolis chinois) à votre santé. Mais promis, on se donne rendez-vous en début de semaine prochaine pour creuser ensemble ces questions et votre estomac.

Zaijian (au revoir) ! 

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